L’intestin est aujourd’hui placé au cœur de la santé. Parmi les problèmes majeurs le concernant, il y a son hyperperméabilité qui ouvre la porte à l’inflammation, à l’encrassement de l’organisme et à de nombreuses pathologies dont les origines seraient intestinales : l’autisme, l’arthrite, le diabète insulinodépendant et l’obésité.
Cependant, l’Homme est loin d’être impuissant face au problème et possède de nombreux outils lui permettant d’agir. Il y a plusieurs fronts sur lesquels il faut jouer pour prévenir ou contrer une hyperperméabilité intestinale et aider la cicatrisation de l’intestin :
- régénérer les entérocytes,
- lutter contre l’inflammation,
- rééquilibrer le microbiote intestinal
- stimuler l’organisme et ses défenses.
Pour chacun de ses fronts, il existe des nutriments efficaces : oméga 3, le Curcuma (Curcuma longa) et le Boswellia (Boswellia serrata) permettront de limiter le terrain inflammatoire, tant au niveau systémique qu’au niveau de l’intestin. Les antioxydants tels que les polyphénols et l’acidesalpha-lipoïque amélioreront la résistance de l’organisme face aux radicaux libres et aux métaux lourds.
Toutes ces molécules méritent une étude méticuleuse, chacune ayant une efficacité qui requiert une certaine maîtrise des éléments et une précaution afin d’impacter justement le corps. Aujourd’hui, nous nous pencherons sur la L-Glutamine (ou Glutamine), grande amie de nos intestins.
De manière générale, ses fonctions physiologiques sont considérables : elle est le précurseur du GABA (neurotransmetteur), de l’ammoniogenèse rénale (biosynthèse de l’ammoniac par les cellules rénales), de la synthèse de la glucosamine (constituant du cartilage) et du glutathion (antioxydant endogène), elle stimule la synthèse musculaire et celle du glycogène, elle fournit et distribue de l’azote (corps gazeux fondamental à la formation des protéines et donc à la matière vivante), elle maintient l’équilibre acido-basique de l’organisme. Elle est largement utilisée chez les sportifs pour optimiser la récupération après l’exercice, le gain de masse, la perte de poids et la préservation des tissus musculaires. Cependant la science a démontré que son intérêt ne s’arrêtait pas là et que son action touchait aussi le système digestif :
- elle stimule le potentiel immunitaire de la paroi intestinale (l’activité des lymphocytes est stimulée par cet acide aminé),
- elle renforce l’intégrité de la paroi au niveau des jonctions serrées (qui maintiennent l’intégrité de la muqueuse intestinale),
- elle stimule la synthèse des mucines (protéine composant la plupart des mucus qui protègent les muqueuses),
- elle constitue un substrat énergétique pour les entérocytes (les cellules de l’intestin qui vont la préférer au glucose).
La glutamine est l’acide aminé le plus abondant de l’organisme, tout particulièrement présent dans les muscles et le plasma (autour de 20%).
Il n’est pas essentiel car le corps est en capacité de le synthétiser à partir de l’α-cetoglutarate, via le glutamate déshydrogénase et la glutamine synthétase, ce processus étant possible grâce à l’alimentation qui en est une excellente source (le poisson, le fromage blanc, la spiruline, le chou chinois, l’asperge, les œufs, le lait et la dinde en sont particulièrement riches). Par contre, il est intéressant de constater que la glutamine peut temporairement devenir un acide aminé essentiel, dans des contextes particuliers comme un surentraînement, un stress traumatique (opération chirurgicale, accident grave…), un cancer, une infection ou une inflammation (soit lors d’une prolifération cellulaire), car elle sert de carburant cellulaire à tous les tissus et est alors utilisée en grande quantité. Alors, l’apport alimentaire, déjà important (une alimentation normale fournit entre 5g et 10g par jour), ne suffit plus.
Pour compléter la glutamine endogène, de nombreux laboratoires proposent de la Glutamine de très bonne qualité, sous différentes formes : en poudre, en comprimés ou en gélules (il faut d’ailleurs savoir que la L-glutamine n’est pas soluble, la poudre n’est donc pas très intéressante). Les effets seront perceptibles dès 3g. et en l’absence d’effets indésirables ou de contre-indication, une dose plus importante (5 à 10g permettant de doubler l’apport alimentaire) est souvent possible. Il faudra seulement être prudent lors d’une grossesse, de l’allaitement, d’insuffisance rénale ou hépatique, de troubles mentaux, ou de sensibilité au glutamate monosodique et se référer à son médecin avant toute prise.
La glutamine semble très prometteuse et a encore beaucoup à prouver. Multiplier les recherches à son sujet permettrait d’aller plus loin et de la potentialiser au maximum. Ce qu’on en sait actuellement en fait déjà un outil précieux pour agir face à l’hyperperméabilité intestinale, un problème dont les conséquences inflammatoires, allergiques et métaboliques ont largement été démontrées.