En comparant nos réponses face à une menace (à la vision d’une photo de serpents ou d’une faute de fleurs), des recherches menées en 2002 par Balderson ont mis en évidence que c’est la nouveauté qui déclenche l’activation de l’amygdale. En d’autres termes, l’inconnu. Depuis les années 1970, certaines peurs sont décrites comme étant non conditionnées, fondamentales, retenues par l’évolution et « préprogrammés biologiquement ». C’est le cas de la peur des araignées, par exemple.
Mais qu’en est-il de l’anxiété, de la peur d’une évaluation négative ou de la peur de la blessure ? Les peurs fondamentales répondent à plusieurs critères : être émotionnelles, répondre à un stimulus intrinsèquement évalué comme aversif, être répandues dans la population, être l’expression de base de constructions mentales plus élaborées mais varier en fonction de celles-ci. Elles sont, en outre, impossibles à réduire, alors que toute peur construite socialement peut-être réduite (la peur de parler en public peut être réduite à la peur d’une évaluation négative, qui peut être réduite à la peur du rejet, qui peut elle-même être réduite à la peur de la douleur, par exemple).
Les trois peurs fondamentales généralement recensées sont : la peur de la mort, la peur de la douleur et la peur de l’inconnu. Pourtant, la peur de la mort peut être considérée comme étant apprise : les enfants de moins de 10 ans n’en ont pas peur. Ils ont peur de l’inconnu, des araignées et du noir bien avant d’avoir peur de la mort. La peur de la douleur, quant à elle, se résume à la peur de revivre un événement physiquement ou psychologiquement désagréable, ce qui nécessite également un apprentissage préalable.
Selon Nicholas Carleton, la seule peur fondamentale de l’être humain, c’est la peur de l’inconnu (FOTU, « Fear Of The Unknown »). Par conséquent, cette peur représente une fondation, la peur qui contrôle toutes les autres peurs et peut les lier pour qu’elles créent de l’anxiété.
Référence :
Keller et al. (2012). Does the perception that stress affects health matter? The association with health and mortality. Health Psychology, 31 (5), 677‐684.