Dépression et inflammation : Une avancée dans les traitements ?
Dr. Ludovic RONDINI
En 2015*, une étude indépendante réalisée par des chercheurs du Centre des Addictions et de la Santé Mentale de Toronto avait démontré le lien entre la dépression et la neuroinflammation. Cette hypothèse a été confirmée cet été par une autre étude menée à Manchester.
Ces deux recherches proposent une nouvelle explication pour certaines dépressions moyennes à sévères récidivantes : celles-ci pourraient en effet avoir une origine inflammatoire et plus précisément venir d’une inflammation immunitaire provoquée par les cellules microgliales. Cette activation immunitaire a principalement lieu dans la partie frontale du cortex cingulaire qui régule les émotions notamment et où la dépression trouve son origine biologique. Les principales actrices de cette réaction, les cellules microgliales, sont des cellules apparentées aux macrophages qui vont composer 5 à 15% des cellules du système nerveux central. Elles ont pour fonction d’assurer l’immunité de ce dernier et pour cela vont se transformer en macrophages ou sécréter des molécules comme les cytokines, les protéases et les anions superoxyde. Durant l’expérience réalisée à Manchester sur des patients souffrants de dépression, il a été démontré que l’activation de ces cellules est fortement impliquée chez ceux ayant des comportements ou des pensées suicidaires.
Une étude datant de 2014* déjà prônait l’intérêt d’un traitement personnalisé de la dépression et plus précisément celui des traitements anti-inflammatoires pour contrer ses symptômes. L’étude de cette année renforce cette piste qui pourrait permettre une meilleure prise en charge des troubles de l’humeur, et va encore plus loin en proposant de réduire spécifiquement l’activité de la microglie pour agir.
* références à l’étude
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