Méthode & Accompagnement par Marc Halévy La grande Bifurcation

Ces leçons s'adressent donc à tous ceux qui veulent sortir de la cécité ambiante, à tous ceux qui veulent anticiper plutôt que subir l'inéluctable effondrement de la modernité et qui veulent contribuer à l'émergence d'un nouveau paradigme qui sera celui de nos petits-enfants !

Enseignement riche, interpellant et prospectiviste

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Ces leçons s’adressent donc à tous ceux qui veulent sortir de la cécité ambiante, à tous ceux qui veulent anticiper plutôt que subir l’inéluctable effondrement de la modernité et qui veulent contribuer à l’émergence d’un nouveau paradigme qui sera celui de nos petits-enfants !

La méthode se compose de :

  • 7 VIDEOS (plus de 6 heures) de leçons avec des explications détaillées sur la compréhension de notre monde actuel et en devenir.
  • 7 guides d’accompagnement, un par leçon, permettant une synthèse de chaque thématique + 1 guide de présentation général.
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LES 5 RUPTURES

Le monde humain est devenu, depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, le siège d’une série impressionnante de délires exponentiels qui, nécessairement et mécaniquement, ne peuvent déboucher que sur la chaotisation générale que nous connaissons aujourd’hui et dont le dérèglement climatique, la crise des subprimes ou le covid-19 ne sont que quelques manifestations particulières.

Voici chacune des cinq dimensions et des ruptures qui induisent l’effondrement du paradigme moderne, né à la Renaissance vers 1500.

1/5 LA RUPTURE SUR LES RESSOURCES

La population humaine était d’un milliard en 1800, de deux milliards en 1926, de six milliards en 2000, elle est de sept milliards et demi aujourd’hui…
…et elle atteindra les dix milliards en 2050. Or, c’est l’évidence, la demande en ressources croît corrélativement avec la démographie.

Mais le stock de ressources engrangé par notre planète est consommé à grande vitesse. En fait, 80% de ces stocks ont été consommés en 150 ans.

Et les ressources faussement appelées “renouvelables” (essentiellement de l’énergie solaire sous diverses formes : du bois, du vent, de l’eau dans le barrage, etc …) ne pourront jamais couvrir plus de 20% des besoins actuels.

Nous sommes entrés, irréversiblement, dans une logique de pénurie

Le problème n’est pas de produire autrement. Le problème est de consommer beaucoup moins.

2/5. LA RUPTURE SUR LES ACTIVITÉS (TECHNOLOGIES)

Avec l’ère du numérique, c’est le centre de gravité des activités humaines, tant manuelles qu’intellectuelles, qui se déplace du fait de la robotisation de certaines activités physiques et de l’algorithmisation de certaines activités mentales

L’histoire technologique de l’humanité passe par quatre sauts majeurs :
• L’invention du moteur (vers 1800)
• La domestication de l’électricité (vers 1900)
• Le développement l’électronique (vers 1950)
• L’explosion du numérique (vers 1980)

La rupture numérique n’est plus du tout dans la continuité des révolutions technologiques précédentes qui, toutes, amplifiaient et/ou simplifiaient les activités humaines sans trop en changer la structure globale.

La révolution numérique, elle, éjecte l’humain au dehors de toute une série de métier, de savoir-faire, de tâches, etc … La rupture numérique ne déplace pas seulement le centre des activités humaines. Elle déplace aussi les modalités des pouvoirs humains, tant politiques qu’économiques ou académiques.

Les vieux modèles démocratiques, par exemple, sont de moins en moins adéquats face à l’urgence et aux risques des décisions à prendre, dans un monde de plus en plus complexe et de plus en plus incompris par la masse des électeurs … dont les opinions sont, de plus en plus, fondées sur des émotions ou des mensonges véhiculés par la plus grande machine à crétinisation : les réseaux sociaux.

Deuxième rupture : Nous ne sommes plus face à des technologies mécaniques, mais face à des technologies numériques qui, elles, ont pris en charge les activités mécaniques.

Nous sommes entrés irréversiblement dans une logique de pénurie

3/5. LA RUPTURE SUR LES MODÈLES (ORGANISATIONS)

Depuis toujours, partout, lorsqu’ils eurent besoin de s’organiser dans une communauté d’intérêt ou d’efficacité, le modèle utilisé fit la pyramide hiérarchique … comme les troupeaux de vaches ou les poulaillers ou les meutes de loups. Pourquoi ?

Parce que l’arborescence linéaire (le nom savant de la pyramide hiérarchique) est mathématiquement un optimum économique puisqu’elle permet de relier entre eux tous les éléments d’un ensemble avec le nombre minimal de relations entre eux et donc avec le minimum d’effort, de temps, d’énergie et, in fine, de dépenses.

Le hic est que ce modèle ne fonctionne bien que dans un environnement possédant trois caractéristiques majeures : être tranquille (peu d’activités) , stable (peu d’évolutions) et prévisible (peu de surprises).

Notre monde socioéconomique n’est plus ni tranquille, ni stable, ni prévisible ; il est devenu hyper-complexe. Chacun, personne ou organisation, est soumis à des pressions croissantes, parfois insupportables, du fait du nombre des acteurs et des sollicitations qui en arrivent. Chacun a de plus en plus d’interlocuteurs et doit faire face à un flux d’interactions d’autant plus énorme qu’il est numérisé donc inscrit dans l’immédiateté.

Troisième rupture : l’incroyable complexification du monde humain rend totalement obsolète les modèles organisationnels en forme de pyramide hiérarchique.

Ces modèles, parce qu’ils reposent sur une vision procédurale et normée des activités, sont devenus beaucoup trop lents et lourds, pour pouvoir faire face à l’énorme flux d’interactions imposé par la réalité sociétale.

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4/5. LA RUPTURE SUR L’IDENTITÉ (LE SOCLE SOCIO- ÉCONOMIQUE)

Tous les pays, quels que soient leur régime ou leur idéologie, fonctionnent sur le même socle socioéconomique : le modèle financiaro-industriel.
le modèle financiaro-industriel repose sur deux piliers :

Le premier pilier est d’être une économie de masse : production de masse, distribution de masse, consommation de masse, marketing de masse, information de masse, etc … Il faut vendre beaucoup pour rentabiliser les investissements et profiter de toutes les économies d’échelle.

Le second pilier en découle : pour vendre beaucoup, il faut baisser, toujours plus, les prix de vente, donc les prix de revient. Toute l’histoire du management “ingénioral”, surtout au 20ème siècle a été une longue série d’inventions (standardisation, travail à la chaîne, mécanisation, automation, informatisation, robotisation, délocalisation, …) visant à faire baisser les prix de revient, donc aussi de vente.

Cette logique de masse et de prix bas a évidemment une limite. Il arrive un moment où tous les marchés sont saturés et où les prix de revient ont atteint leur minimum vital. Ce moment est arrivé vers le mitan des années 1980. A ce moment-là, deux inversions se sont mises en place.

Première inversion : la finance qui, jusque là était la servante de l’économie réelle, en est devenue la souveraine et l’économie spéculative à prix le pas sur l’économie productive … avec, pour conséquence, la suite de bulles et de crises dont les plus terribles sont à venir, à court terme.

Seconde inversion : celle du rapport qualité/prix où le principe du “meilleur prix pour une bonne qualité” a été dévoyé et est devenu “le prix le plus bas en sacrifiant la qualité”. Ce fut l’explosion de la malbouffe, de l’obsolescence programmée, de l’effondrement de la durabilité, de l’hyperconsommation, des publicités mensongères, du “capitalisme de la séduction” (cfr. Gilles Lipovetsky), de la faible utilisabilité des produits, etc …

Quatrième rupture : le modèle financiaro-industriel a atteint et dépassé toutes ses limites.

Une autre logique économique doit être inventée et mise en place … qui ne sera plus ni de masse, ni de prix bas (mais de juste prix face à une vraie valeur)

5/5. LA RUPTURE SUR LE PROJET (LES ATTENTES)

“Réussir” a été le maître-mot de la Modernité. “Réussir dans la vie” ou “réussir sa vie”.

“Réussir dans la vie”, c’est réussir dans le regard des autres, dans l’échelle sociale, par la fortune, le pouvoir ou la gloire. Et l’on en connaît qui, pour réussir dans la vie, sont prêts à tuer père et mère et à écraser quiconque fait obstacle.

“Réussir sa vie”, c’est réussir dans son propre regard par une espèce de narcissisme nombriliste. Et l’on en connaît aussi qui, pour réussir leur vie, sont capables d’instrumentaliser et de manipuler tout quiconque peut lui être utile.

Mais derrière cette obsession de la réussite personnelle, se cache une réalité philosophique plus profonde appelée “humanisme” qui fait de l’humain le centre, le but et le sommet de l’univers, “maître et possesseur de la Nature” selon l’expression de rené Descartes.

Qu’est-ce que l’humanisme ?
C’est mettre l’humain au seul service de l’humain lui-même, avec deux variantes : l’humanisme égotique (moi au service de moi) et l’humanisme collectif (l’humanité au service de l’humanité).

Lorsque, selon la définition de l’humanisme donnée par Protagoras d’Abdère : “L’homme est la mesure de toute chose”, alors l’homme n’est plus que la mesure de sa propre démesure. L’humanisme, en fait, n’est qu’un anthropocentrisme narcissique et nombriliste.

Cet homme au service de l’homme, n’a plus aucune limite, plus aucun frein, plus aucune raison. Il s’arroge le droit imprescriptible de satisfaire tous ses caprices par tous les moyens, à n’importe quel prix. Et nous savons, aujourd’hui, face à ce monde pillé et saccagé, dévasté de toutes parts, que le prix à payer est devenu énorme. L’humain est un prédateur insatiable, devenu ennemi de la Nature et de la Vie. Il est devenu nuisible. Et la Vie ne veut plus de lui.

Le lien entre la Vie et l’humain est désormais brisé … et les pandémies en sont le signe.

Cinquième et dernière rupture : l’humain ne peut plus rester au service de lui- même, cela induit la démesure et la rupture de toute relation et de toute interaction entre l’humain et le reste de l’univers.

La courbe verte, la sortie du chaos et la renaissance :

LES 5 DÉFIS

Ce que sera la « courbe verte », c’est-à-dire le processus d’émergence qui sauvera l’humanité de l’effondrement, nul ne le sait vraiment. En revanche, aucune « courbe verte » envisageable ne pourra faire l’économie de relever les cinq défis jetés par les cinq ruptures inévitables, irréversibles et définitives de la « courbe rouge »

Voici les cinq défis à relever face aux cinq ruptures de la “courbe rouge”. Ces défis sont les ingrédients de base du nouveau paradigme, mais sa construction nécessitera d’autres ingrédients sans doute encore à inventer ou à trouver.

1/5. LE DÉFI DE LA FRUGALITÉ

FAIRE MOINS MAIS MIEUX : La réponse à la rupture sur les ressources.

Le ratio des quantités de ressources disponibles par être humain ne cesse de s’effondrer. Ce ratio repose sur deux paramètres : le nombre d’humains et la consommation par humain

1. Le nombre des humains sur Terre doit diminuer sous la barre des deux milliards avant 2150. Si l’on veut éviter les guerres, les pandémies, les famines et les mauvaises migrations (avec ostracismes et violences à la clé), il est temps d’inciter efficacement une politique drastique de contrôle des naissances.

2. L’autre paramètre est la restriction de la consommation par humain, autrement dit la mise en œuvre essentielle d’une stratégie de frugalité. A tous les niveaux. Il faut casser la logique de l’hyperconsommation. Il faut casser la logique de l’économie de masse

La frugalité n’est ni une religion, ni une idéologie : elle est un état d’esprit !

Manger moins mais mieux, et spécialement en ce qui concerne la viande et les glucides comme les farines ou les sucres (sans nécessairement suivre la mode bobo et cucul du végétarisme, du végétalisme ou du véganisme : l’homme est et doit être un omnivore par physiologie).

Travailler moins mais mieux, et cesser de passer 30% à 40%, au moins, de son temps à faire des choses inutiles qui relèvent des mauvaises habitudes, des divertissements imbéciles ou des distractions stériles.

Communiquer moins mais mieux, et cesser d’envoyer, tous azimuts, des messages, des photos ou des vidéos ineptes (souvent narcissiques ou diffamatoires) vers des tas d’interlocuteurs qui n’en ont rien à fiche mais qui doive perdre leur temps à prendre connaissance du message pour savoir qu’il est inepte.

Se réunir moins mais mieux, et cesser de croire que la grégarité fait avancer les choses et enrichit nos vies. Près de 80% des réunions ne servent à rien et ne reflètent que des jeux de pouvoir ou de séduction. Stop !

Se déplacer et voyager moins mais mieux, et cesser de croire que l’herbe est toujours plus verte dans le pré au loin. C’est ridicule. On peut se dépayser et se ressourcer à 200 kilomètres de chez soi.

Consommer moins mais mieux, et cesser d’être capricieux : consommer local et de saison

Etc … etc … On pourrait allonger cette liste sur cinquante pages.

LE DÉFI DE LA NOÉTICITÉ

2/5. LE DÉFI DE LA NOÉTICITÉ

Le défi de la Noéticité : intelligence, connaissance et génie humains en vedette, la réponse à la rupture sur les activités.

La révolution numérique, on l’a vu, a déplacé copieusement le centre de gravité des activités manuelles et intellectuelles de l’humanité.

Selon diverses études, en Europe, vers 2035, 40% des emplois aujourd’hui assumés par des humains, seront assumés par des machines numériques. Et, si l’on en croit (et il faut le croire) le principe de Gabor qui dit que : “Tout ce qui est techniquement faisable, possible, sera fait un jour, tôt ou tard», tout ce qui est robotisable, sera robotisé et tout ce qui est algorithmisable, sera algorithmisé. Que cela plaise ou non.

Ce qui aura valeur, demain, ce n’est plus le labeur humain, mais le génie humain. Ce qui fait déjà et fera toujours plus valeur, ce n’est plus la sueur humaine, mais l’intelligence humaine, celle qui élabore les robots et les algorithmes, et celle qui prend en charge tout ce que les robots et algorithmes ne pourront jamais assumer : l’intuition, la volonté, le courage, l’imagination, la compassion, la tendresse, la vision (au sens du visionnaire), … et tout ce qui ne relève pas de la logique booléenne, c’est-à-dire l’essentiel de la vie.

Or, l’intelligence, en grec, se dit Noûs dont dérivent les mots “noosphère”, “noétique”, “noème”, “noèse” et “noéticité”. Tous ces mots pointent vers cette idée simple et déjà bien vivante, que nous évoluons, chaotiquement et schismatiquement, vers une société et une économie de l’immatériel et de la connaissance. Le propre de l’homme, c’est sa pensée créatrice. Le propre de l’homme, c’est l’émergence de l’Esprit sur le terreau de la Vie.

Mais il faut impérativement comprendre que cette société et cette économie de la connaissance et de l’immatériel suit une logique radicalement différente de l’économie matérielle classique. Voici quelques exemples :

• La valeur et le prix d’un objet matériel est proportionnel au temps que l’on a passé à le fabriquer. Ce n’est pas vrai pour une idée.

• Lorsque je vous donne un objet m’appartenant, je ne l’ai plus et vous l’avez. Lorsque je partage une idée avec vous, nous la possédons tous les deux.

• Un objet n’est pas duplicable gratuitement ; une idée, si.

• Le contrat salarial est bien adapté au travail matériel ; il ne l’est pas du tout pour l’activité immatérielle.

• Il n’y a aucun effet d’échelle sur les investissements immatériels.

La noéticité, c’est valoriser, avant tout, toutes les intelligences : celle du corps, celle du cœur, celle de l’esprit et celle de l’âme, tant sur le plan individuel que collectif.

3/5. LE DÉFI DE LA RÉTICULARITÉ

Vivent les réseaux ! La réponse à la rupture sur les modèles.

Le modèle organisationnel “naturel” des humains est la pyramide hiérarchique, normative et procédurale. Mais la mise en œuvre de ce modèle dans un monde devenu hyper-complexe, n’est globalement plus efficace parce que trop lent et trop lourd.

La structure des organisations doit être enrichie : plus de relations et d’interactions entre les acteurs de façon à pouvoir répondre ou réagir très rapidement, très souplement, très réactivement, très créativement. L’adaptabilité est cruciale et antithétique face à la rigidité des pyramides.

Enrichir les modèles organisationnels, concrètement, c’est passer de la pyramide au réseau. Le réseau est un ensemble de petite entités (moins de 50 personnes par entité) autonomes (mais pas indépendantes), en forte interaction les unes avec les autres, et fédérées par un projet commun puissante et enthousiasmant.

C’est la passion de tous pour ce projet qui tient le réseau ensemble. Il faut donc y organiser la contagion passionnelle.

Mais il ne faut pas croire que passer de la pyramide au réseau est une sinécure. C’est probablement le défi le plus difficile parmi les cinq qui sont exposés ici. Pourquoi ? Parce que le fonctionnement en réseau est, quelque part, contre-nature chez l’humain. La relation “maître à esclave” (cfr. Hegel), les relations d’obéissance et de subordination, l’idée de chef et de subalterne ou d’exécutant, sont tellement ancrée en l’humain depuis des millénaires, qu’un changement des règles du jeu collectif est, à proprement parler, traumatisante pour beaucoup.

Les résistances sont déjà violentes car bien des humains n’ont aucune envie d’être autonomes et responsables d’eux-mêmes. Faut-il ici rappeler le chef- d’œuvre d’Etienne de la Boétie : “La servitude volontaire”. La majorité des humains préfèrent la servilité à la liberté. Ils réclament la liberté, mais n’en veulent pas.

Une organisation réticulée, c’est un ensemble de personnes autonomes qui œuvrent ensemble pour réaliser un projet. Il n’y est plus question de salariat, mais d’association au sens de Pierre-Joseph Proudhon – qui a eu raison beaucoup trop tôt et qui fut l’âme damnée de Karl Marx.

Un bel exemple de réticulation.

La globalisation des problématiques (pénurie, climat, pollution, pandémie, migration, etc …) est irréversible, mais la mondialisation (qui était, en fait, une américanisation) des solutions est morte.

La continentalisation du monde humain est en marche. Ce qui m’intéresse, par exemple, c’est la future Europe des Régions, sans niveau national intermédiaire. L’Europe comme réseau fédéré, avec un fort projet commun, de Régions autonomes. L’Europe pyramidale d’Etats pyramidaux est morte.

La réticulation est incontournable :
la complexification du monde impose la complexification et l’enrichissement des organisations.

Mais cela implique une transformation radicale des mentalités vers plus d’autonomie et de responsabilité personnelles. Fin des assistanats.

4/5. LE DÉFI DE L’UTILITÉ

L’Utilité : l’usage plutôt que la propriété ! La réponse à la rupture sur l’identité.

Notre identité collective, au niveau quasi mondial, est fondée par le modèle financiaro-industriel dont les deux piliers son la masse et le prix (bas) et dont les conséquences sont la financiarisation (spéculative) et l’hyperconsommation. Ces deux conséquences sont délétères, l’une pour notre bonne santé économique, l’autre pour notre bonne santé mentale. Il faut donc revenir à l’idée simple que nos bonnes santés sont primordiales et que tout l’accessoire est superflu.

Globalement, la restauration de nos bonnes santés, se ramène à un seul précepte complémentaire à celui de frugalité : en tout, rechercher ou n’accepter que ce qui est véritablement et durablement utile. C’est la notion de valeur d’utilité. Comme le disait mon grand-père, paysan flamand : “Je ne suis pas assez riche pour me payer du bon marché, parce que le bon marché finit toujours par coûter trop cher”.

Un exemple … L’achat d’une voiture. Si l’on suit la logique financiaro- industrielle, on choisira la voiture qui, pour le prix le plus bas et le financement le plus juteux, offrira la meilleure image, le plus de gadgets, plein d’assistances numériques, etc … Toutes choses globalement sinon parfaitement inutiles.

Dans la logique de la valeur d’utilité, d’un côté on comptera la totalité des coûts qu’induira la possession et l’usage de cette voiture pendant toute sa durée de vie (et pas seulement le prix d’achat et son financement) et, de l’autre côté, on estimera l’utilité réelle, l’usage réel, l’utilisation réelle de ce véhicule. On remplacera le vieux concept de rapport “qualité/prix”, par celui de “utilité/coût”. Et le regard change radicalement. On verra que le modèle qui avait excité nos capricieuses envies est en fait assez débile et qu’il vaut mieux acheter tout autre chose vraiment utile, sans gadgets ni look, voire de ne pas acheter de voiture du tout (comme le font de plus en plus de jeunes en ville qui ne passe même plus leur permis de conduire) et de préférer d’autres moyens de mobilité.

La logique de la valeur d’utilité conduit, le plus souvent, à renoncer à devenir propriétaire de ses outils “secondaires” de vie et à développer, à la place, une tactique d’accès momentané à l’usage des choses, seulement lorsqu’on en a besoin, seulement lorsque c’est utile.

Enfin, pour augmenter la valeur d’utilité des produits et des services, ce sont des investissements immatériels qui sont nécessaires plutôt que les lourds investissements financiers de la logique industrielle. C’est la virtuosité qui est nécessaire. Et la virtuosité, comme toutes les ressources immatérielles, ne connaît pas d’économie d’échelle. Doubler le salaire d’un ingénieur ne lui fera pas avoir deux fois plus d’idées, deux fois plus géniales.

Un virtuose est capable de réussir ce que les autres ratent. Son prix n’est pas discuté !

La logique de la valeur d’utilité va remplacer le logique financiaro-industrielle, mais elle implique des révolutions comportementales (désencombrer la vie de tous les caprices, de toutes les inutilités, de tous les superflus) et managériales (ne plus viser la productivité, mais viser la virtuosité).

5/5. LE DÉFI DE LA SPIRITUALITÉ

LA SPIRITUALITÉ : ma raison d’exister ! La réponse à la rupture sur les projets.

La Modernité était “humaniste” et a débouché, au 20ème siècle sur des nihilismes parfaitement inhumains. Lorsque l’homme est seul service de l’humain, il tourne en rond et devient fou.

La bonne santé mentale, tant personnelle que collective, passe donc de mettre l’humain au service de ce qui le dépasse. Oui, mais quoi ?
C’est à cette question que tente de répondre toute démarche spirituelle, quelle que soit sa tradition, si elle en a une.

La spiritualité revient à répondre à la question : quelle ma bonne raison d’exister, de vivre, d’agir, de travailler, de m’impliquer, de m’engager, etc … ?

Ce sera la question centrale de ce 21ème siècle. Il ne s’agit pas de se fabriquer des “idéaux” ; on a vu où conduisent les “idéaux” : à des dictatures, à des prisons et à des camps de concentration. Il est vital de se débarrasser de toute forme d’idéalisme et d’accepter et d’assumer le Réel tel qu’il est et tel qu’il va. C’est donc dans ce Réel qu’il faut aller chercher sa bonne raison de vivre pleinement.

La spiritualité n’est, comme on la dépeint trop souvent, une quête de transes mystiques réservées à quelques illuminés extatiques. Elle est un état d’esprit concret et quotidien : savoir pour-quoi on vit ! Certains utiliseront le mot “Dieu” et d’autres pas. Cela n’a pas vraiment d’importance puisque ce n’est qu’un mot. L’essentiel est de bien comprendre d’une bonne raison de vivre doit nous dépasser : vivre à son propre service, c’est adopter la tactique d’un poisson rouge dans un bocal rond.

Dès lors que l’on connaît sa vocation profonde c’est-à-dire sa bonne raison transcendante de vivre, le problème de l’éthique se résout très vite : est bien ce qui sert cette bonne raison de vivre, est mal ce qui lui nuit.

La spiritualité demande à chacun de bien définir quelle est sa bonne raison de vivre et d’y consacrer, exclusivement, toute son énergie vitale.

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VOTRE INSTRUCTEUR

Marc HALÉVY
Philosophe, Physicien & Prospectiviste

Marc Halévy est un physicien et philosophe français, né à Bruxelles le 3 mai 1953, spécialisé dans les sciences de la complexité tant du point de vue théorique fondamental que du point de vue de leurs applications à l’économie et à la prospective.

Diplômé de l’école Polytechnique de Bruxelles, ainsi que d’un MBA et de deux parcours doctoraux, l’un en physique théorique et l’autre en philosophie des spiritualités, il a débuté sa carrière en tant qu’élève d’Ilya Prigogine, physicien d’exception qui a obtenu le prix Nobel en 1977.

A partir des années 1980, Marc Halévy devient manager de crise intervenant pour de nombreuses entreprises et le restera durant plus de 10 ans.

Les sujets qui l’animent et dans lesquels il s’est spécialisé l’ont inspiré pour écrire de nombreux ouvrages, sur la prospective, en passant par la philosophie jusqu’à la spiritualité.

Actuellement, il est véritablement considéré comme un expert sur les notions de complexité, systémique, noétique et spiritualité, et, en parallèle avec ses activités de recherche, il donne des conférences et séminaires dans certains réseaux et dans des entreprises sur ces sujets particulièrement pointus.

Ses connaissances sur ces notions qui formatent notre monde et notre environnement et qui expliquent les permanentes ruptures, sont un enjeu primordial de compréhension et d’assimilation pour les organisations. Il est donc un atout clé pour permettre de comprendre les évolutions de notre monde actuel et les prévoir pour mieux les anticiper.


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