La cohérence cardiaque : encore mieux chez les anxieux !
Popularisée en France par le regretté David Servan‐Schreiber, la cohérence cardiaque est un outil accessible pour réguler son état émotionnel. Mais pas seulement...
Patrick Collignon
Popularisée en France par le regretté David Servan‐Schreiber, la cohérence cardiaque est un outil accessible pour réguler son état émotionnel. Mais pas seulement. De nombreuses études mettent en évidence son efficacité dans des circonstances particulièrement stressantes. En 2014, l’équipe de Marion Trousselard, du Département des Environnement Opérationnels de l’IRBA‐CRSSA (La Tronche), a réalisé une expérience en situation réelle avec des personnes soumises à des changements importants dans le cadre de leur travail.
Un laboratoire de recherche employant 160 personnes s’apprêtait à subir une transformation prévue pour durer deux ans. En résulterait une réduction du personnel ainsi qu’une restructuration organisationnelle complète. Une situation potentiellement stressante pour le personnel. L’objet principal de l’étude consistait à étudier l’impact de la cohérence cardiaque sur le stress des sujets selon un protocole défini étalé sur trois mois. Les participants étaient sélectionnés sur la base de trois critères : être de sexe masculin, ne pas être sous traitement médicamenteux et ne pas avoir pratiqué de technique antistress depuis l’annonce de la restructuration.
Présumant qu’un entraînement à la cohérence cardiaque allait apporter un plus aux sujets, les chercheurs souhaitaient répondre à deux questions principales :
- Quel était le bénéfice de l’intervention par rapport au niveau de stress mesuré ?
- Comment l’intervention impacte‐t‐elle la qualité du sommeil ?
Pour cela, neuf volontaires eurent l’occasion de bénéficier de 10 séances de cohérence cardiaque étalée sur trois mois (une séance d’une heure par semaine complétée par des exercices quotidiens de quelques minutes). L’expérience débutait par une première mesure des variables physiologiques (collecte de salive, électroencéphalogramme, électrocardiogramme, collecte d’urine, mesure du niveau de cortisol) et la passation d’une batterie de questionnaires psychométriques (échelle de stress perçu de Cohen et questionnaire du sommet de Buguet, principalement). Une seconde mesure eu lieu après cinq séances. Une dernière au terme du programme de 10 séances.
Les données récoltées aide les sujets à gérer leur stress, leur insécurité et les contingences dues à la réorganisation du travail. Mieux : la technique est encore plus efficace pour les personnes qui ont un niveau d’anxiété élevée. Le sommeil, principalement durant les phases paradoxales, constitue le mécanisme qui bénéficie le plus du traitement.
En conclusion, la cohérence cardiaque peut être considérée comme une approche efficace à coût peu élevé pour les individus confrontés à un taux de stress normal dans le cadre de leur travail.
Marion Trousselard et al. (2014). Stress Management Based on Trait‐Anxiety Levels and Sleep Quality in Middle‐Aged Employees Confronted with Psychosocial Chronic Stress. Psychology, 5 (1), 78‐89.
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