Le régime Seignalet vs la naturopathie
Soulager certains de vos troubles de santé ? Entretenir et optimiser votre capital santé ? Quels sont les points d’accord, les particularités et les différences entre ces le régime Seignalet et la naturopathie ? Quels sont leurs avantages et leurs limites ?
Alain Huot
De formation médicale conventionnelle, spécialisé en immunologie, le Dr Jean Seignalet a courageusement remis en cause l’approche symptomatique de sa formation initiale en cherchant à agir sur les causes des maladies auto-immunes plutôt que sur leurs conséquences.
Aussi, toute son approche de la diététique sera orientée pour éviter des réactions indésirables de notre système immunitaire. En effet, si des molécules indésirables comme des aliments mal digérés, des agents pathogènes (microbes), des produits de synthèse traversent l’intestin grêle, les gendarmes que sont les globules blancs réagissent immédiatement, en déclarant la guerre aux intrus ! A terme s’ensuivent une inflammation chronique et un affaiblissement de notre immunité, faisant le lit des maladies chroniques.
Les choix alimentaires et les modes de cuisson auront également pour objectif d’éviter l’encrassement tissulaire et cellulaire tout en maintenant une bonne fonctionnalité des organes d’élimination (foie, intestin, rein, peau, poumon).
L’approche théorique du Dr Seignalet s’appuie sur sa large expérience clinique auprès d’environ 2 500 patients volontaires atteints de maladies auto-immunes telles que la polyarthrite rhumatoïde, la spondylarthrite ankylosante, la sclérose en plaques, la maladie de Crohn et bien d’autres. Selon ses propres conclusions, 90 % au moins des patients auraient connu des améliorations, voire des rémissions complètes. Au regard des résultats des traitements classiques aux nombreux effets secondaires, nous ne pouvons que nous en réjouir et rendre hommage à son approche.
La naturopathie, c’est quoi ?
Grande synthèse des méthodes naturelles, la naturopathie a pour vocation d’optimiser l’hygiène de vie des personnes dont elle s’occupe, afin de permettre à « l’intelligence du corps » (le médecin intérieur cher à Hippocrate) de faire son œuvre. En réalité, notre programme génétique de base est la santé et non pas la maladie. Pour ce faire, l’hygiène alimentaire, fidèle au principe hippocratique « que ton aliment soit ton premier médicament »,est mise à l’honneur. Dans cet art de la santé préventive, il existe des principes généraux pour l’alimentation santé, qui concernent l’ensemble des humains et d’autres plus spécifiques qui seront proposés comme du sur-mesure à effectuer en fonction du terrain de la personne ou de ses éventuels troubles morbides.
Mais ici, contrairement au régime Seignalet, le mode alimentaire n’est pas uniquement destiné à agir sur les causes des maladies auto-immunes. Sa vocation, plus large, tend à conserver ou à optimiser sa santé ou à permettre à notre biologie de retrouver la voie de l’autoréparation. Si des maladies sont déjà présentes, le mode alimentaire devra permettre une élimination des toxiques (alcool, tabac, produits chimiques, surmédication, sucres raffinés) et des toxines et/ou assurer un apport important de micronutriments pour retrouver la fonctionnalité des cellules et des organes en cas de carence avérée.
Les points communs
Les deux visions ont en commun de s’adresser aux causes et non aux conséquences des troubles ou des maladies grâce à une alimentation adaptée. Jean Seignalet, à l’instar des naturopathes qui puisent leur art dans la tradition hippocratique, a compris que la qualité de nos humeurs était fondamentale.
En effet, si notre sang ou notre lymphe se surchargent de déchets métaboliques ou encore de produits toxiques, nos tissus finiront inévitablement par s’encrasser. Des tissus encombrés par des déchets altèrent les échanges intra- et extracellulaires, conduisant assurément à une perte fonctionnelle des différents systèmes qui nous composent (digestif, circulatoire, nerveux, immunitaire) et à une fatigue chronique. Aussi, pour prévenir ce risque d’encrassement des tissus, il sera fondamental de veiller à suivre une alimentation à orientation hypotoxique. Cela sous-entend de choisir des aliments non dénaturés par la chimie (culture bio), par la transformation (produits non raffinés), par les modes de conservation (éviter les produits industriels) et par les modes de cuisson (favoriser les cuissons basse température ou à vapeur douce).
Cependant, dans cette approche hypotoxique, la naturopathie va plus loin. Elle préconise de veiller également aux mauvaises associations alimentaires qui peuvent être responsables de fermentations intestinales, créant des déchets supplémentaires, par exemple : des aliments acides (sauce tomate) avec des céréales (riz) ou bien encore des aliments sucrés (confiture) avec des céréales (tartines, galettes de riz…). De même, elle proposera des cures de détoxication telles que les monodiètes ou la pratique du jeûne sur des durées adaptées aux objectifs thérapeutiques recherchés.
Toutes les médecines issues de la tradition conviennent que la santé commence par le bon fonctionnement de l’intestin. Le grand sage qu’est Bouddha n’aurait-il pas affirmé qu’un homme en bonne santé est un homme dont l’intestin fonctionne bien ?
La membrane de notre intestin grêle doit assurer une mission antagoniste extrêmement délicate : absorber les nutriments issus de la digestion tout en faisant barrière aux toxines, toxiques et poisons divers. Aussi, il n’est pas étonnant que, si cette barrière intestinale dysfonctionne, nous risquons de nous encrasser et de nous empoisonner à plus ou moins longue échéance. S’ensuit une « guerre intestine » entre des molécules indésirables ayant franchi anormalement la frontière du grêle et notre système immunitaire. C’est la cause première de grand nombre de maladies auto-immunes, dégénératives et d’encrassement mais également de réactions allergiques et d’intolérances.
Le régime à l’occidentale, avec ses aliments cultivés de façon intensive, trop riche en produits animaux et empreint de multiples additifs aux différents stades de production et de transformation, le stress et la surmédication sont les premiers responsables de l’altération de la qualité de notre membrane intestinale et de son écosystème, le microbiote.
Aussi, les deux approches convergent pour favoriser une alimentation la plus naturelle possible, variée et non dénaturée, loin des canons de l’industrie agroalimentaire.
Lait et céréales : le régime Seignalet plus contraignant que la naturopathie
Comme souligné précédemment, le Dr Seignalet a mis au point un régime à visée thérapeutique. Aussi est-il naturel que celui-ci soit beaucoup plus restrictif qu’une alimentation ayant pour vocation d’entretenir la santé.
Le naturopathe est, par exemple, tolérant en ce qui concerne la consommation de produits laitiers. Sauf intolérance au lactose ou allergie aux protéines de lait, la consommation trois ou quatre fois par semaine de fromage frais, en favorisant les petits ruminants (chèvres et brebis), ne pose, en principe, pas de problèmes de santé sous réserve que les animaux aient été nourris de façon naturelle.
Concernant les céréales ou assimilés, le régime Seignalet ne tolère que le riz, le sarrasin et le sésame, partant du principe que nos enzymes digestives ont très peu évolué depuis la Préhistoire. Si ce constat reste vrai, des céréales anciennes telles que le petit épeautre, cultivé depuis 9 000 av. J.-C., ou le Kamut présentent néanmoins d’énormes avantages nutritionnels grâce à leur richesse en micronutriments (minéraux, oligoéléments, vitamines B, antioxydants, fibres) mais également en acides aminés et en acides gras polyinsaturés. Aussi, si l’état de santé de la personne ne l’exige pas, il est dommage de se priver de ces bonnes céréales. En revanche, la surconsommation de gluten s’avère de plus en plus délétère pour notre écosystème intestinal (microbiote et barrière intestinale). Aussi, comme le préconise le régime Seignalet, la limitation de la consommation de produits contenant notamment du blé (pâtes, pizzas, pains issus de farine de froment, etc.), la céréale la plus consommée en Occident, s’avère très souvent bénéfique.
Ici, les deux visions convergent donc : limiter (pour la naturopathie) ou supprimer (pour le régime Seignalet) les produits laitiers et le gluten.
Protéines animales : une vision différente
L’hygiène alimentaire naturopathique est plus restrictive que le régime Seignalet quant à la consommation de protéines animales, notamment en ce qui concerne la viande rouge, les crustacés et les œufs.
En effet, la viande rouge, qui plus est crue, nécessite un gros travail digestif. Conseillée dans le régime Seignalet, elle apporte beaucoup de déchets à l’organisme et favorise les risques de putréfaction, source de perturbation de la flore intestinale. Aussi, pour la naturopathie, sa consommation doit être impérativement limitée à 2 ou 3 fois par mois. Le naturopathe préfère conseiller des volailles bio telles que pintades ou poulets fermiers sans pour autant dépasser le rythme de deux à trois fois par semaine.
En ce qui concerne les coquillages et crustacés, pour la naturopathie la valeur nutritionnelle des coquillages (huîtres, praires, coques), qui filtrent l’eau de mer (et retiennent donc les polluants qui l’accompagnent ! réponse :les êtres vivants qui filtrent sont en début de chaine alimentaire. Les charognards cumulent les polluants des cadavres sont ils se nourrissentet sont donc plus pourvoyeurs de toxines), est toujours supérieure à celle des crustacés (crabes, homards, crevettes), les « charognards » des océans et des mers. Dans son régime, Seignalet ne fait pas de distinction à ce sujet.
Enfin, concernant la proposition de consommer des œufs crus dans le régime Seignalet, les naturopathes le déconseillent, le blanc n’étant, en effet, digeste que cuit.
Fruits et légumes crus : des fibres parfois mal supportées
Si l’apport quotidien de fruits et légumes crus, comme le préconise le régime Seignalet, est incontestablement une bonne source d’enzymes, d’antioxydants et de vie, pour la naturopathie il est néanmoins important d’adapter sa consommation à la qualité de l’intestin et de la flore de tout un chacun.
En effet, un intestin irritable ou en dysbiose (déséquilibre de la flore intestinale avec ballonnements et gaz) supportera très mal des fibres crues. Aussi, dans cette alternative, il est préférable de favoriser des fibres douces telles que les légumes cuits à la vapeur et les compotes ou encore des jus de légumes extraits fraîchement. Des superaliments possédant une forte densité en micronutriments tels que les algues à réhydrater, le pollen frais conservé par congélation ou les graines germées sont également de bons supports pour notre capital vitalité et santé.
Thérapeutique vs autoguérison
On l’a vu, ce que partage le régime Seignalet avec l’hygiène alimentaire naturopathique, c’est le fait de favoriser un régime hypotoxique. Toutefois, les angles d’approche sont différents. Et dans le cadre du régime Seignalet, son orientation est plus thérapeutique : il vise à lutter contre les maladies auto-immunes, alors que la naturopathie cible davantage la prévention et l’optimisation des forces d’autoguérison à travers ses choix alimentaires.
Ainsi, le naturopathe est globalement moins restrictif que le Dr Seignalet, surtout en ce qui concerne les céréales et les produits laitiers, favorisant ainsi une meilleure observance (1) des conseils nutritionnels proposés. Son regard, basé sur l’importance de la force vitale, favorise également une alimentation à dominante végétale, variée et vivante.
Seignalet vs naturopathie, points communs et différences
Régime Seignalet | Hygiène alimentaire naturopathique | ||
En accord | Alimentation hypotoxique, riche en micronutriments, composée de fruits et légumes de saison, cueillis à maturité, de légumineuses, d’oléagineux, d’huile vierge de première pression à froid. Ces aliments doivent être exempts de produits chimiques (opter pour des produits issus de la culture biologique). L’alimentation doit être variée et cuite à basse température ou crue. La consommation de poisson et de coquillages de qualité est possible. | ||
Spécifique | Suppression de tous les produits laitiers et des céréales mutées (sauf riz, sarrasin et sésame). | Eviction des laits animaux. Sauf intolérance, consommation possible de fromage frais de préférence de petits ruminants (2) (brebis, chèvres) sans dépasser 3 à 4 portions (40 g) par semaine.
Consommation possible de céréales non raffinées (complètes, ou demi-complètes) en favorisant les variétés anciennes, non OGM, telles que le petit épeautre, le Kamut, le millet ou l’amarante. |
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En désaccord | Consommation recommandée de viande crue, d’œufs crus et de crustacés. | Limitation des protéines animales en préférant des volailles bio, sans dépasser 3 fois par semaine, œufs bio cuits à la coque ou pochés. Eviction des crustacés. Poissons gras et coquillages de 2 à 3 fois par semaine. | |
En désaccord | Eau du robinet ou minérale. | Eau filtrée (filtres à osmose inverse ou à céramique) ou de source avec une faible minéralité. | |
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Action d’obéir à une habitude, de se conformer à un modèle, ou encore capacité à suivre des conseils. Se dit communément pour un traitement médical.
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Ainsi, il y a moins de risque d’allergie ou d’intolérance. Les laits des petits ruminants (dont la vitesse de croissance(est-ce bien cela ? EXACT plus un animal a une croissance rapide plus il fabrique des hormones de croissance. Ces hormones endogènes deviennent de l’engrais lorsqu’elles sont en contact avec des cellules cancèreuses)est plus proche de celle des êtres humains) contiennent moins de molécules susceptibles de favoriser le développement d’éventuelles cellules cancéreuses du consommateur.
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